Le 6 mars dernier, avait lieu à Oasis Centre des femmes la 25ième célébration de la Journée internationale de la femme.
À cette occasion, Darline Noël, autrefois intervenante à Oasis, nous a fait le cadeau d'un poème. Nous en partageons un extrait avec vous.
Oasis
Un refuge pour les cœurs brisés
C’est le 1er janvier 1994, un froid glacial s’annonce cette nuit
Un peu avant minuit
Marie récapitule une journée remplie d’ennuis
Finalement, elle peut enlever son masque inouï
Ce déguisement affichant souvent un sourire artificiel
Pendant qu’une rage entremêlée de fiel
Circule amèrement de sa tête jusqu’à ses réminiscences sans pareilles
Aux yeux du monde, elle a atteint le succès
Cependant, elle seule sait ce qu’elle a enduré
Dès son enfance, un aiguillon a perduré
Le genre masculin n’a pas été de son côté
Les secrets de famille et les rivalités fraternelles intenses
Ont taché les tendres premières années de son existence
Cette tache d’encre amère a laissé des empreintes sombres
Tout au long de son adolescence vécue dans la pire pénombre
Se cachant derrière les émotions extrêmes
Une timidité accrue et une piètre estime d’elle-même
Se sentant souvent inférieure
Tandis que les autres crèvent de jalousie devant ses aptitudes majeures
Elle a survolé de relation en relation intime
Sans pour autant aboutir à une cordialité ultime
Malgré tous ces déboires qu’elle a essuyés
La société lui a « exigé » d’être femme au foyer
La voilà bien casée présentement
Pour revivre la même rivalité d’antan !
Une compétition constante
Un abus qui se faufile dans tous les aspects de leur entente
Ce soir, en regardant ses diplômes acquis avec distinction
Fièrement étalés sur son mur de prédilection
Elle se met à redéfinir le terme « succès »
Succès? Succès ou l’ornement d’un abcès?
Succès? Aux yeux de qui, s’il vous plait?
Et pourtant, elle se considère comme un être souffrant
Qui joue au jeu du « faire semblant »
Comme tant d’autres femmes en confinement
Sur-le-champ, elle se souvient du slogan
De la militante Malala du Pakistan :
« Lorsque le monde entier est silencieux
Même une seule voix peut atteindre les cieux »
Sans pour autant utiliser un mégaphone
Elle a réussi à contacter un groupe de femmes francophones
Injuste est l’inexistence des services en français
Que personne ne recevait
Dans le domaine de la violence faite aux femmes !
D’un pas décidé, elle s’y jette corps et âme
Dans un élan commun de coalition
Ces femmes se sont mises en mode d’action
Pour établir une noble institution
Portant beaucoup de connotations
Oasis centre des femmes de Toronto
Porteur de fardeau
Havre de paix
Où l’accueil est vrai
Un miroir pour la femme endolorie
Un refuge pour les cœurs brisés et contrits
On y retrouve chaleur et solidarité avec éclat
Et puis, il y a Dada…
Calme, sage, enracinée à chaque pas
Contrairement au panda
La timidité ne figure pas dans son agenda
Au milieu des orages
Elle incarne l’esprit du partage
Et de la relation bienveillante
En vue de trouver des pistes de solution compatissantes
Aujourd’hui, Marie, la pionnière de cette lutte
A passé le flambeau à chacune de nous dans un seul but
Qu’importe la pierre que nous posons
Dans la charpente de cette vision
En tant que bénévoles, survivantes, partenaires
Rescapées, conseillères ou gestionnaires
Nous sommes toutes des combattantes courageuses
Qui continueront d’œuvrer avec une voix chaleureuse
Pour éradiquer ce mal social
Et outiller la cellule maîtresse de notre machine sociétale :
la Femme