Ensemble pour nourrir et faire grandir le Québec

Lettre aux productrices et producteurs agricoles

25 juin 2020


Cri du cœur des aquaculteurs

Réunis en conférence de presse ce midi, les représentants des aquaculteurs du Québec, Normand Roy (Table filière de l'aquaculture en eau douce du Québec) et Pierre East (Pisciculture de la Jacques-Cartier inc.), ainsi que le président général de l'Union, Marcel Groleau, ont demandé au ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, d’intervenir en urgence pour contrer la crise sans précédent que traverse actuellement le secteur piscicole. En raison de la pandémie de COVID-19, les quelque 60 aquaculteurs du Québec ont vu leurs principaux clients, les pourvoiries, diminuer radicalement leur approvisionnement. Des dizaines de producteurs sont sur le qui-vive alors que des milliers de poissons suffoquent et meurent dans les étangs du Québec. La canicule des derniers jours vient s’ajouter aux conditions difficiles et amplifie le taux de mortalité des poissons. Il y a urgence, ont indiqué les porte-parole.

« L’aide financière accordée en mai par le gouvernement du Québec s’est avérée insuffisante et a surtout profité aux pourvoiries, sans permettre d’écouler nos surplus », ont déclaré les présidents de l’Association des aquaculteurs du Québec et de la Table filière, François Guillemette et Normand Roy

« Les aquaculteurs ne bénéficient pas des programmes de sécurité du revenu accessibles aux agriculteurs et les programmes d’aide ne sont pas adaptés à leurs besoins. M. Lamontagne doit tabler rapidement sur un programme spécifique à leur réalité, avec une possible participation du gouvernement fédéral. Il s’agit d’une situation exceptionnelle et la résilience a ses limites », a conclu le président général de l’UPA, Marcel Groleau

Si rien n’est fait pour venir en aide aux aquaculteurs, on estime que les surplus pourraient s’élever à 181 tonnes d’ombles de fontaine (truite mouchetée) et 37 tonnes de truites arc-en-ciel d’ici la fin du mois d’août.

État des semis et des récoltes

Grains
Avec le printemps hâtif, les semis ont été réalisés rapidement cette année. Toutefois, le temps froid et sec qui s’en est suivi a occasionné des problèmes de croissance. Les superficies ensemencées semblent très élevées selon Statistique Canada. Avec un rendement moyen, la production québécoise de maïs risque d’être supérieure à la demande. Par contre, le temps sec risque de réduire le rendement en grains.

Légumes de transformation
Les surfaces mises en culture à l’issue d’ententes avec le secteur de la transformation sont de 11650 acres pour le pois, 6329 acres pour les haricots et 8397 acres pour le maïs, pour un total de 26376 acres (5% de moins qu’en 2019). En date du 6 juin, les semis étaient complétés à 86% pour les pois, 16% pour les haricots et 34% pour le maïs sucré. La récolte des pois devrait débuter incessamment.

Fraises et framboises
La majorité des producteurs ont accueilli plus de 50 % de leur main-d’œuvre étrangère. Des arrivées sont toujours prévues en juin et juillet. Plusieurs ont engagé des travailleurs locaux. La saison 2020 est lancée et les consommateurs sont au rendez-vous, particulièrement dans les kiosques à la ferme.

En Montérégie, certaines fermes offrent déjà l’autocueillette et l’achalandage est fort. Les champs sont beaux, la chaleur accélère le mûrissement des fruits même si le manque d’eau demande une bonne irrigation. Les prix en début de saison sont plus élevés que la moyenne, mais devraient s’ajuster avec les arrivages de la région de Québec. Les framboises seront sur les marchés en juillet.

Maraîchers
Ce début de saison a été particulièrement stressant et difficile pour les producteurs maraîchers :

  • Incertitude au niveau de la main-d’œuvre étrangère;
  • Mesures sanitaires à mettre en place pour tous les employés locaux et étrangers;
  • Conditions météo très changeantes au printemps : gelée mortelle suivie de fortes chaleurs et de tempêtes de vent
  • Conditions de croissance très chaudes et sèches : problématique pour les producteurs non équipés pour irriguer ou en manque de main-d’œuvre et d’équipement.

Pommes
Le climat est chaud et les producteurs irriguent leur verger, lorsque possible. Les maladies fongiques sont quasi absentes, mais la pression des ravageurs est élevée. La nouaison a été excellente en général, cependant, la charge des pommes est très variable d’une variété et d’une région à l’autre. Aux États-Unis, le volume record met de la pression à la baisse sur le prix. Le marché de la transformation a été au ralenti en raison de la fermeture des HRI. Bien qu’au début de la pandémie, il y a eu une augmentation des ventes de produits transformés (jus et compote) dans le marché de détail, tout cela a passablement ralenti en avril.

Les pomiculteurs sont inquiets de la disponibilité de la main-d’œuvre au moment de la récolte, tant en ce qui a trait à l’arrivée des travailleurs étrangers qu’à leurs transferts d’autres fermes.

Pommes de terre
On prévoit une augmentation des superficies en culture de l'ordre de 1500 acres pour la pomme de terre de table (russet et jaune), une diminution dans le prépelage et une hausse dans la catégorie des croustilles et des semences. La hausse totale devrait être d’environ 2000 acres. Les semis sont terminés. Les plants semblent en bonne condition, mais on espère de l’eau rapidement.

La récolte passée devrait être écoulée en août. Le prix des marchés est assez soutenu, pour l’instant. Le marché du frais n’a pas été affecté par la COVID-19 et a même connu une augmentation des ventes. Idem pour le secteur de la croustille; les usines ont roulé à plein rendement et les ventes ont explosé. C’est surtout le secteur du prépelage (frite) qui a souffert de la COVID-19, à cause de la fermeture des HRI.

Asperges
Une saison en 5 temps : 1-Départ tardif (printemps froid) | 2-Suivi d'un boom important avec des pertes au champ pour certains | 3-Retour du temps frais pour plusieurs jours | 4-S'en est suivi deux canicules sans précipitation | 5-Et au final, une baisse des rendements compensée en partie par une augmentation des prix.

Vivement la pluie

Alors que la majorité des régions du Québec n’avait reçu qu’entre 20 et 40 mm de pluie dans les 30 derniers jours, pour certaines d’entre elles cette quantité ne dépassait pas 15 mm selon les données recueillies par AAC. Encore la semaine dernière, toutes les régions, à l’exception de l’Abitibi-Témiscamingue, étaient sérieusement perturbées par le manque d’eau. Le niveau des cours d’eau est bas, et plusieurs craignent un problème d’approvisionnement pour les agriculteurs qui irriguent leurs champs. L’Union et ses fédérations régionales suivent de près l’évolution de la situation. En 2019, la sécheresse avait nécessité un travail de concertation et de coordination entre l’UPA, le MAPAQ et La FADQ, qui, à l’époque, avaient convenu de tenir des rencontres téléphoniques hebdomadaires. L’initiative pourrait bien être renouvelée. À suivre… Source: TCN

Bilan de la campagne

En date du 23 juin, près de 1000 travailleurs locaux avaient été affectés au moins une fois chez l’un des 721 producteurs inscrits. En plus de ces nouveaux travailleurs, 1175 employés expérimentés et 6784 travailleurs étrangers temporaires sont inscrits au programme. En date du 19 juin, plus de 6800 réclamations avaient été déposées.

En vedette cette semaine sur Mangeons local plus que jamais!

Myriane Garon productrice laitière à Saint-Elzéar de Beauce

Jordy et Cindy Pirson, producteurs de porcs et de grandes cultures à Mont-Saint-Grégoire en Montérégie

À surveiller sur vos écrans, une publicité bœuf ... des plus appétissantes!

Une première pour Les producteurs de bovins du Québec

Liens utiles

COVID-19 : Santé Canada met en garde contre les marchands d’illusions!

Bien que des recherches soient menées sur la façon de prévenir, de traiter et de guérir la COVID-19, Santé Canada n’a autorisé aucun produit servant à ces fins. Si vous avez acheté un produit faisant l’objet d’allégations en ce sens, cessez immédiatement de l’utiliser. Consultez un professionnel de la santé si vous avez des questions. Informez-vous auprès de sources fiables.

Programmes d’aide

Information en santé publique pour le secteur agricole et alimentaire

Travailleurs étrangers temporaires

Prenez soin de vous!
N’attendez pas que votre stress soit trop élevé pour demander de l’aide.

Des personnes et des organismes sont là pour vous :


À compter de cette semaine notre lettre aux producteurs sera publiée toutes les deux semaines.
Continuez à nous suivre sur les réseaux sociaux et
à consulter notre page Web COVID-19.

Direction affaires publiques et syndicales

Questions ou commentaires?
Contactez-nous!