Ensemble pour nourrir et faire grandir le Québec

Lettre aux productrices et producteurs agricoles

18 juin 2020


Dossier pesticides : chapeau au travail des producteurs!
À la lecture des récentes analyses du MAPAQ quant à la présence de traces de pesticides dans les fruits et légumes frais, on ne peut que saluer tous les efforts déployés au fil des ans par les producteurs pour en réduire l’usage et adopter des méthodes alternatives. Cela se traduit par des taux de conformité qui frôlent les 100%. En matière d’utilisation des pesticides, il est toujours possible de faire mieux et le travail doit se poursuivre. Mais pour l’instant, dans plusieurs cas, les solutions de rechange rentables et efficaces pour lutter contre les ravageurs des cultures n’existent pas.

Comme nous l’avons affirmé en commission parlementaire l’automne dernier, des investissements majeurs, en recherche et développement, en services-conseils en rémunération des biens et services écologiques rendus par les agriculteurs sont requis. C’est ce que proposait le Plan vert agricole demandé par l’UPA ces dernières années et nous pensons que le budget de 125 M$ sur 5 ans annoncé en mars pour soutenir le Plan d’agriculture durable (PAD) du MAPAQ devrait permettre de répondre en partie à nos demandes. Les producteurs agricoles doivent être au cœur de la stratégie pour que des changements durables puissent s’opérer; les détails de ce PAD sont donc très attendus.

Les gens ne réalisent pas toujours la complexité des opérations et les risques que nous devons gérer chaque jour sur nos fermes pour produire de la nourriture. À ce sujet, je ne peux m’empêcher de penser à la sécheresse qui affecte plusieurs régions en ce moment et à l’inquiétude qui, graduellement, se transforme en anxiété face à ce manque d’eau. Nous suivons la situation de près et j’espère sincèrement que cette seconde vague de chaleur amènera son lot de précipitations. À suivre …

Le ministre Lamontagne en rencontre virtuelle avec les membres du conseil général de l’Union

Hier, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, s’est adressé aux membres du conseil général de l’Union. Il a  partager ses impressions et son vécu des derniers mois au plus fort de la crise. COVID oblige, la rencontre fut virtuelle.

« Ce que nous venons de vivre est évidemment sans précédent et pour le gouvernement, il n’y avait pas de manuel d’instruction; il a donc fallu l’écrire au jour le jour » d’indiquer M. Lamontagne d’entrée de jeu.

« Ce sont des situations qui commandent à tous de donner le meilleur d’eux même et bien que nous ayons chacun nos domaines d’intérêt, c’est le bien commun qui prime avant tout. Nous avons réussi à faire en deux ou trois semaines des choses qui en temps normal auraient pris plus d’un an à réaliser. »

« Au niveau plus spécifique du secteur bioalimentaire, nous avons eu des rencontres journalières avec tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement. Une collaboration exceptionnelle s’est rapidement mise en place et des actions ont été menées par des partenaires qui n’avaient jamais eu de projets communs. Les enjeux auxquels nous nous sommes attaqués étaient de taille : maintien des employés dans tous les maillons de la chaîne, perte de marché, adaptation de plusieurs filières à la fermeture des restaurants, maintien des opérations dans les abattoirs, arrivée des travailleurs étrangers temporaires et appel aux champs des travailleurs québécois.»

« À travers tous ces défis, ce que je retiens, c’est la grande collaboration qui s`est établie entre tous les acteurs et, à cet égard, je tiens à saluer tout le travail réalisé par votre organisation, un travail exceptionnel; je suis très fier d’être votre ministre!» de conclure André Lamontagne.

Agri-Stabilité : Y a-t-il lieu d’espérer des bonifications?
Interrogé sur les pourparlers actuellement en cours au niveau fédéral concernant les demandes pour bonifier le programme Agri-Stabilité, le ministre s’est montré optimiste : «Nous avons maintenant l’appui de plusieurs provinces dans ce dossier, notamment celui de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, une rare unanimité autour de la nécessité de bonifier ce programme existe. Je sens poindre de possibles solutions à l’horizon, mais cela demeure un travail de longue haleine», d’indiquer le ministre.

Trois programmes fédéraux à surveiller

Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC)
Lundi, le premier ministre Justin Trudeau a confirmé l'accès au CUEC pour les petites entreprises agricoles (propriétaires uniques tirant leurs revenus directement de leur entreprise, entreprises dont les activités dépendent de travailleurs contractuels, entreprises familiales rémunérant leurs employés au moyen de dividendes). Du même souffle, il a tenu à ajouter que son gouvernement étudiait plusieurs solutions pour permettre aux propriétaires d’entreprise qui utilisent leur compte bancaire personnel ou qui n’ont pas fait de déclaration de revenus en 2018 et 2019, d’avoir accès à des mesures d’aide dans le contexte de la COVID-19. À suivre …

Programme d’achat des aliments excédentaires
La ministre de l'Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a fait connaître cette semaine les modalités d’application du Programme de récupération des aliments excédentaires, annoncé en mai et doté d'un budget de 50 M$. Ainsi, ce programme permettra aux organisations sans but lucratif et à but lucratif de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de soumettre des offres, notamment en créant des partenariats, pour acquérir d’importants volumes de produits excédentaires, au coût de production ou à moindre prix, de les transformer si nécessaire et de les remettre aux organismes de services alimentaires afin qu’ils soient distribués aux populations les plus vulnérables. Pour en savoir plus.

Le financement disponible sera réparti approximativement entre les catégories d’excédent alimentaire comme suit :

  • 1/3 horticulture*
  • 1/3 viandes et autres produits de la gestion de l’offre;
  • 1/3 poissons et fruits de mer

* urgence particulière pour les pommes de terre

Fonds d’urgence pour la transformation
La ministre de l’Agriculture a également annoncé le 12 juin les modalités pour l’accès au Fonds d’urgence pour la transformation de 77,5 M$, annoncé lui aussi au début du mois de mai. Le Fonds financera des projets en fonction de deux objectifs :

  • Intervention d’urgence liée à la COVID-19 pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs;
  • Investissements stratégiques (automatisation et moderniser des installations).

Le Fonds fournira jusqu'à 5 M$ par bénéficiaire (ces sommes seront non remboursables si elles sont utilisées pour des interventions d'urgence et remboursables s'il s'agit d'investissements stratégiques). Pour en savoir plus.

Rapports du MAPAQ sur les pesticides: des résultats positifs

Les données présentées dans les trois plus récents rapports sur la présence de résidus de pesticides dans les fruits et légumes frais issus de la culture conventionnelle (2017-2018 et 2018-2019) et biologique (2016-2019) sont très encourageantes. Les résultats de ces analyses publiés cette semaine par le ministère de l’Agriculture démontrent en effet que les produits du Québec affichent des taux de conformité aux normes sanitaires de Santé Canada très élevés, qui tournent autour de 98 % pour ce qui est des cultures conventionnelles et de 99 % pour le biologique. Ces résultats sont d’ailleurs supérieurs à ceux obtenus pour les produits importés. Les membres de la Table horticole de l’Union, composée de représentant des principales productions fruitières, maraîchères et serricoles, considèrent ces conclusions comme très positives. Lire le communiqué.

Appel à la vigilance

Il manque toujours 3 000 travailleurs dans les champs du Québec, principalement en provenance du Mexique. Bien que les autorités de ce pays aient décidé cette semaine de mettre sur pause la venue de travailleurs sur des fermes aux prises avec des éclosions de la COVID-19, d’autres pourront continuer à quitter le Mexique pour venir prêter main-forte chez nous. Pour l’instant, on estime que tous les travailleurs en provenance du Guatemala devraient arriver comme prévu.

La situation demeure fragile; les producteurs doivent être très vigilants et surveiller de près l’état de santé de leurs employés, non seulement à leur arrivée, mais tout au long de la saison. Tous les pays sont inquiets de la santé de leurs ressortissants et nous le serions tout autant si les rôles étaient inversés.

Les règles édictées par les autorités sanitaires doivent être respectées à la lettre. Aussi, il est recommandé de former, au sein des travailleurs, des équipes de 10 personnes maximum, lesquelles pourront se côtoyer tout au long de leur séjour. On ne saurait trop rappeler l’importance de tenir un registre des personnes qui visitent la ferme. Une éclosion de la maladie est toujours possible et cet outil est incontournable pour bien gérer les risques inhérents.

1 M$ pour soutenir la formation de vos travailleurs locaux

AGRIcarrières a obtenu cette semaine le feu vert pour son projet Soutien aux employeurs agricoles – J’y vais sur-le-champ! qui permettra d’appuyer financièrement les agriculteurs dans l'intégration et la formation des travailleurs locaux. Doté d’un budget de 1 M$, le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) qui en découle est accessible à tous les employeurs agricoles ayant embauché des employés à partir du 15 mars 2020, ou prévoyant le faire d’ici le 30 septembre prochain. Le financement accordé permet de rembourser aux entreprises les salaires des travailleurs durant leur période de formation à raison de 21 heures/travailleurs pour un maximum de 8 nouveaux travailleurs locaux par entreprise rémunérés à un taux horaire entre 13,10 $ et 15 $. Pour en savoir plus sur les modalités et critères du PACME et soumettre une demande.

* Ce projet est soutenu financièrement par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) dans le cadre du Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME)

Bilan de la campagne de recrutement!
Chaque semaine, AGRI-carrières mettra en ligne les statistiques concernant la campagne de recrutement et les jumelages des fermes. Pour la semaine du 31 mai, 528 travailleurs ont été jumelés à 195 employeurs, ce qui porte à 924 le nombre de travailleurs assignés au moins une fois depuis le début de la saison. Jusqu’à maintenant, 672 producteurs agricoles se sont inscrits au programme afin d’embaucher de la main-d’œuvre locale. Pour en savoir plus, consultez la section «Quoi de neuf» sur le site emploiagricole.com

Rappel : garantie de prêt de la FADQ pouvant atteindre 50 000$

La Financière agricole du Québec tient à rappeler à sa clientèle qu’un prêt pouvant atteindre 50 000 $, sans prise de garantie mobilière ou immobilière, peut rapidement être accordé aux entreprises connaissant des problèmes de liquidités temporaires en lien avec le contexte de la pandémie de la COVID-19. En plus d’une durée de remboursement de 10 ans, comprenant un congé de versements de capital de 12 mois, les entreprises peuvent bénéficier d’un taux d’intérêt avantageux offert par la FADQ. Pour en savoir plus.

Deux projets d’appellation réservée au Québec

Cette semaine, le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants a annoncé la mise en chantier de deux nouveaux projets d’appellation contrôlée.Le premier, déposé par l'Union québécoise des microdistilleries, vise à mettre en valeur les spiritueux distillés, vieillis et embouteillés au Québec. Le deuxième qui est mené par l'Union des distillateurs de spiritueux d'érable vise l’obtention d’une indication géographique protégée (IGP) pour une eau-de-vie d’érable appelée Acerum, exclusivement obtenue par la distillation de l’alcool issue de la fermentation d’eau d’érable, de concentré d’eau d’érable ou de sirop d’érable du Québec. On estime que le processus de reconnaissance sera de 12 à 18 mois. À suivre …

Dans ce troisième et dernier volet du sondage sur la refonte de nos sites Web (Confédération et fédérations régionales), vous serez invités à organiser, à votre façon, les rubriques et les sujets. Relevez le défi en nous proposant votre version du site idéal. Merci de prendre 10 minutes de votre temps pour nous permettre de mieux répondre à vos besoins!

En vedette cette semaine sur Mangeons local plus que jamais!

Pascal Pelletier, producteur de lait biologique à Saint-Anne-de-La-Pocatière (Bas-Saint-Laurent)

Élise, Alice et Gabriel, éleveurs decanards de barbarie à Saint-Pie(Montérégie)


VU, LU, ENTENDU

Deux producteurs qui voulaient démêler le vrai du faux

À la lecture d’un article publié le 27 mai dans Le Progrès de Coaticook « 4 habitudes à adopter pour une planète en santé», deux producteurs de l’Estrie se sont sentis accusés à tort. Et pour cause, le texte débutait par la prémisse suivante: «La production de viande rouge est hautement polluante». Voici un résumé de leur réponse.

« Bien que nous ne contestions pas la problématique mondiale environnement vs production de viande rouge, et que nous savons que ceux qui mangent beaucoup de viande rouge auraient avantage, pour leur santé, à réduire leur consommation, il importe de rétablir certains faits sur la situation qui prévaut chez nous :

  • Alors qu’on estime que l’agriculture est responsable de 24 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), au Québec, l’an dernier, l’agriculture a émis 9,6 % des GES, dont 2 % provenaient de la production de bovins.
  • Au Québec, 86 % de l’alimentation des bovins est constituée de produits non comestibles pour les humains ou de pâturage.
  • Seulement 3 % de l’eau nécessaire à l’élevage de bovins provient de sources d’eau potable. Le reste est en fait de l’eau de pluie.
  • Les pâturages broutés sont des terres difficiles à cultiver : en pente, rocailleuse ou située dans des secteurs trop froids. Le bovin transforme donc la faible valeur nutritionnelle des pâturages en protéines utiles pour l’humain.
  • Au Québec, aucun producteur ne peut couper une forêt pour agrandir ses superficies. C’est interdit!
  • Consommer exclusivement des protéines végétales appauvrirait les terres qui devraient être engraissées chimiquement faute d’engrais organique.

Les aliments d’origine végétale, surtout en hiver, sont la plupart du temps importés de pays où les normes ne sont pas équivalentes à celles du Québec. Même la définition du bio est plus sévère au Québec qu’ailleurs … qu’on se le dise!» Pour lire le texte intégral et Pour démêler le vrai du faux.

François Bourassa, producteur laitier et acéricole de Valcourt,
président de la Fédération de l’UPA-Estrie

André Tessier, producteur de bovins de boucherie de Wotton,
président des Producteurs de bovins de l’Estrie

Liens utiles

Programmes d’aide

Information en santé publique pour le secteur agricole et alimentaire

Travailleurs étrangers temporaires

Prenez soin de vous!
N’attendez pas que votre stress soit trop élevé pour demander de l’aide.

Des personnes et des organismes sont là pour vous :


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Direction affaires publiques et syndicales

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