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Lettre aux productrices et producteurs agricoles

15 mai 2020


COVID-19 : une situation hors du commun qui nécessite des actions précises

Nos gouvernements se retrouvent devant un dilemme, car les programmes de gestion des risques sont construits pour réagir aux aléas normalement rencontrés sur les fermes. Or, comme ils n’étaient pas en mesure de pallier adéquatement toutes les problématiques régionales et sectorielles avant la pandémie de COVID-19, il est clair qu’ils sont très loin de pouvoir répondre aux situations extrêmes et variées que traversent les différents secteurs, voire les différentes entreprises en ce moment.

Les secteurs du veau de lait et du veau de grain, dont le marché principal est la restauration, se voient forcés de congeler des quantités importantes de viande. Même situation pour le secteur des grands gibiers. Le secteur aquacole voit le marché de l’ensemencement remis en question. Partout au Canada les fermes font face à des problèmes de main-d’œuvre sans précédent. Les fermetures d’abattoirs entraînent une baisse des prix aux producteurs et une augmentation de leurs coûts causée par l’accumulation des animaux dans les élevages. Je pourrais continuer cette liste pour bien d'autres productions.

On ne le dit pas assez souvent : le partage des risques, entre l’État et les producteurs agricoles, est un des plus importants outils pour la sécurité alimentaire du pays. Pour préserver cette sécurité, des interventions ciblées sur des enjeux spécifiques seront nécessaires et je pense aussi qu’elles seront moins coûteuses pour tous. Lire le texte integral.

Une démonstration éloquente de l'inefficacité d'AGRI-Stabilité

Mardi, le président général de l’Union était invité à présenter ses observations au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes qui étudie actuellement la « Réponse canadienne à la pandémie de COVID-19 ». Alors qu’en début de rencontre la ministre de l’Agriculture indiquait que les producteurs devaient d’abord aller chercher l’argent disponible avant que le gouvernement, s’il le faut, en injecte davantage, le président de l’Union a expliqué pourquoi il était illusoire de penser que les agriculteurs puissent trouver une couverture adéquate en utilisant les programmes de gestion des risques existants et a fait une démonstration on ne peut plus claire de leur inefficacité et de l’impossibilité pour une très grande majorité de producteurs d’en bénéficier. Visionner la présentation.

Nouveau fonds d’investissement de 100 M$ pour les entreprises agricoles et agroalimentaires

La ministre de l'Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé jeudi la mise en place du Fonds pour des solutions d'affaires en agriculture et en alimentation. Issu d’un partenariat entre Financement agricole Canada (FAC) et Forage Capital inc., ce fonds de 100 M$ permettra d’offrir aux entreprises un soutien pour reconstruire leur modèle d'affaires en période difficile (investissements sous forme de dettes convertibles, solutions de financement souples...). Cette annonce complète l’augmentation de 5 G$ de la capacité de prêt, accordée le 23 mars à FAC afin de permettre aux producteurs agricoles et aux entreprises agroalimentaires d’avoir accès à des liquidités pour traverser la pandémie de COVID-19. Pour en savoir plus.

Deux incitatifs salariaux pour les travailleurs agricoles

Au cours des dernières semaines, deux mesures incitatives pour la rétention des travailleurs ont été mises sur pied par le gouvernement du Québec dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Les travailleurs agricoles peuvent, à certaines conditions, bénéficier des deux programmes qui en découlent. En voici un aperçu qui vous permettra de démêler tout ça!

1. Le Programme incitatif pour la rétention des travailleurs essentiels (PIRTE)

Ce programme versera aux travailleurs admissibles 100 $ par semaine, rétroactivement au 15 mars 2020, pour un maximum de 16 semaines. À compter du 19 mai, tous les travailleurs essentiels à faibles revenus (dont les travailleurs agricoles) pourront s’inscrire au PIRTE directement dans Mon dossier pour les citoyens sur le site de Revenu Québec. Pour y avoir droit, il faut :

  • travailler dans un secteur essentiel;
  • gagner 550 $ brut ou moins par semaine (excluant la prime pour travailleurs agricoles, le cas échéant);
  • avoir un revenu total ne dépassant pas 28 600 $ en 2020 (incluant la prime pour travailleurs agricoles, le cas échéant);
  • avoir un dossier à Revenu Québec et être inscrit au dépôt direct.

2. Prime à l’emploi pour les travailleurs agricoles*

Ce programme versera aux travailleurs admissibles 100 $ par semaine, rétroactivement au 15 avril 2020, pour un maximum de 24 semaines et sera en vigueur jusqu’au 31 octobre. Pour y avoir droit, il faut :

  • travailler au moins 25 h/semaine dans une entreprise agricole produisant des biens alimentaires;
  • être rémunéré au salaire minimum ou au rendement comme le prévoit le Règlement sur les normes du travail;
  • être inscrit au Centre emploi agricole de votre région.

DERNIÈRE HEURE | Un gain important a été obtenu cette semaine en ce qui a trait aux critères d’admissibilité à ce programme :

Pour chaque exploitation agricole horticole alimentaire, 5 travailleurs d’expérience rémunérés à 16 $/l’heure, ou moins, pourront aussi avoir droit à la prime. Ces derniers devront avoir travaillé pour cette exploitation en 2019 (maximum de 5 travailleurs par ferme).

D’ici le 1er juin

  • Les employeurs doivent avoir transmis la liste de leurs TET à leur Centre d’emploi agricole afin qu’ils soient admissibles au programme.
  • Les travailleurs à l’emploi d’une entreprise agricole entre le 15 avril 2020 et le 31 mai doivent s’être inscrits directement en ligne.

* Programme financé par le MAPAQ, dans le cadre de l’aide financière liée au Covid-19.

Remboursement des dépenses liées à la quarantaine

Les employeurs peuvent maintenant faire parvenir leur demande afin d’obtenir la contribution de 1 500 $ allouée pour chaque travailleur étranger temporaire. Rappelons que le Programme d'aide pour l'isolement des travailleurs étrangers vise à couvrir une partie des frais supplémentaires que doivent débourser les employeurs en raison de la période d'isolement imposée à ces travailleurs dès leur arrivée. Complétez le formulaire de demande et faites le parvenir par courriel (aafc.MISP-PAIO.aac@canada.ca), par la poste ou par télécopieur avant le 30 juin. Pour plus d’information.

Cliquez ici si vous n'arrivez pas à télécharger le formulaire (utilisez de préférence le navigateur Internet Explorer)

Cultiver avec des travailleurs étrangers

Visionnez ce très beau reportage qui met en perspective toute l’importance de ces centaines de travailleurs étrangers qui, chaque année, viennent aider aux récoltes sur les fermes du Québec! Ce reportage tourné à la ferme DEFLAND en Montérégie est signé par l’équipe de Rad, le laboratoire de contenus journalistiques de Radio-Canada.

De l'aide enfin pour les aquaculteurs du Québec

Les ministres André Lamontagne (Agriculture) et Pierre Dufour (Faune) ont annoncé mercredi une mesure d’aide visant à réduire les stocks de poissons destinés à l'ensemencement. Alors que s’amorce la période d’ensemencements des plans d'eau, cet octroi de 450 000 $ offrira un soutien aux aquaculteurs qui élèvent les poissons d'ensemencement ainsi qu'aux clientèles qui les achètent. La mesure prévoit également la possibilité d'un ensemencement dans des plans d'eau publics libres d'accès. Pour en savoir plus.

L’Association des aquaculteurs du Québec (AAQ) a salué ce premier geste concret posé par le gouvernement pour sauver de l'asphyxie de milliers de poissons actuellement entassés dans les bassins d’élevage. Cette aide apportera un peu d'oxygène aux aquaculteurs en attendant que leurs clients (pourvoiries, clubs de chasse et de pêche, ZEC, SEPAQ, campings et étangs de pêche) reprennent leurs activités. D’autre part, l'AAQ demande que le gouvernement fédéral s'implique et propose notamment qu'une partie de l'enveloppe de 42,8 M$ du Fonds des pêches du Québec soit utilisée pour sauver l'industrie de cette situation d'urgence. Lire le communiqué.

Rappelons que l’incertitude engendrée par la crise sanitaire quant à l’ouverture des lieux de pêche a fait chuter dramatiquement les commandes aux piscicultures qui destinent leur production à l'ensemencement.

Plus de latitude pour les chasseurs de dindons sauvages

Le 2 avril, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs annonçait des bonifications au règlement entourant la chasse aux dindons sauvages. Ainsi, à partir de 2020 dans les zones où le dindon sauvage est bien établi (4 à 10) :

  • on augmente à 25 le nombre de demi-journées prévues à la période de chasse printanière (voir le calendrier);
  • une nouvelle période de chasse de 7 demi-journées (limitée à un seul dindon mâle ou femelle) est insérée à la fin du mois d’octobre;
  • il sera possible de chasser avec un chien leveur ou pointeur.

Des producteurs de partout au Québec nous ont fait parvenir des vidéos incitant les Québécois à adhérer au mouvement Mangeons local plus que jamais! En vedette cette semaine:

La famille Brodeur-Taillon, producteurs de veaux de grain (Montérégie)


VosAgriculteurs.tv – Spécial environnement

Chaque semaine nous mettons de l’avant un épisode de la toute nouvelle série de l’Union VosAgriculteurs.tv. Cette semaine, rencontrez Charles Boulerice, producteur de fromage de chèvre et de grains en Montérégie. Il nous explique comment, de concert avec les experts de son club-conseils en agroenvironnement, il implante les meilleures pratiques culturales pour maintenir la matière organique de ses terres et le sol bien vivant.

Liens utiles

Prenez soin de vous!
N’attendez pas que votre stress soit trop élevé pour demander de l’aide.

Des personnes et des organismes sont là pour vous :

Au cœur des familles agricoles et ses travailleuses de rang : 450 768-6995;

Autres ressources d’aide;

• Document produit par le ministère de la Santé et des Services sociaux sur le stress, l’anxiété et la déprime liés à la COVID-19 et les moyens d’y remédier.


Nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux et
à consulter notre page Web COVID-19.

Direction affaires publiques et syndicales

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